Dal Burkina Faso alla Sardegna: il sogno di Alì

Avevo 23 anni quando ho deciso di lasciare il mio villaggio e la mia famiglia e partire alla volta di Ouagadougou, capitale del Burkina Faso, dove credevo di avere più possibilità lavorative. Ho iniziato a lavorare come meccanico di motociclette e mi sono trattenuto a Ouagadougou per un anno.

Alla fine del 2014 c’è stato il colpo di stato e dopo 27 anni di potere è caduto il governo di Blaise Compaore. Sono tornato al mio villaggio a cercare la mia famiglia. Tutto era stato distrutto, le case, le strade, il villaggio era stato devastato. Mio padre era stato ucciso e, da quel giorno, non ho più avuto notizie di mia sorella gemella, di mio fratello e di mia madre. La mia vita e la mia famiglia erano sparite.
Stavo perdendo il senno nella ricerca dei miei cari, forse erano scappati, o forse erano stati presi prigionieri, o forse erano morti, questi dubbi mi stavano facendo impazzire.

Un amico di mio padre, vedendomi disperato e senza meta mi ha suggerito “é ora di andare altrimenti uccideranno anche te oppure impazzirai nella ricerca dei tuoi familiari”. Mi ha prestato dei soldi perché potessi avere una possibilità: da questo momento è iniziato il mio viaggio.Ho preso una macchina e sono partito verso Niamey, capitale del Niger. Volevo rimanere in Africa, non volevo andare via anche se non sapevo ancora dove andare.
Ho passato due mesi durissimi in Niger, non capivo la loro lingua, l’hausa, e il francese che parlavano era diverso da quello che avevo imparato. Ho trovato un ovile dove in cambio del lavoro con gli animali mi davano vitto e alloggio, ma non ero pagato e i soldi stavano finendo.
Ho deciso allora di andare in Libia, ma ancora non avevo chiaro quale fosse la mia destinazione. Il primo giorno che ho messo piede in Libia sono stato arrestato perché non avevo documenti e ho passato sei mesi in carcere.
Eravamo 37 persone in una cella, tutti uomini, di questi solo un ragazzo veniva da Burkina Faso e capiva la mia lingua. Ci veniva distribuito un pezzo di pane due volte al giorno e ogni mattina eravamo picchiati violentemente dalle guardie.  Un giorno, quasi senza motivo, le guardie si sono stancate di tenerci rinchiusi e ci hanno liberato lasciandoci nel deserto: molti di noi sono morti. Quando stavamo per perdere le speranze è passato un signore in macchina ha preso 5 di noi e ci ha portati nella sua fattoria a lavorare con gli animali. Ha pagato un medico e ci ha fatto medicare le ferite del carcere e del deserto.

Una notte è arrivata una macchina. Non avevo idea di dove fossimo diretti e cosa sarebbe successo. Arrivati ad un porto ci hanno fatto salire su di una piccola imbarcazione. Eravamo circa 100 tra uomini, donne e bambini. Non avevamo acqua e cibo e abbiamo navigato per giorni.
Quando la situazione si stava facendo tragica siamo stati salvati da una nave norvegese e dopo 3 giorni di navigazione siamo arrivati a Cagliari.
Da quando sono in questa città sono passati otto mesi, ho perso i contatti con i miei compagni di viaggio, ma sono felice, mi piace Cagliari. Qua i miei diritti sono rispettati, ho un permesso di soggiorno provvisorio e sono un “richiedente asilo”.
Ho un posto dove dormire, mi danno da mangiare e ho a disposizione 75 euro al mese.
Non ho intenzione di tornare nel mio paese, mio padre è morto, non ho idea di dove sia il resto della mia famiglia e c’è ancora violenza e repressione. Se torno non ho nessuno e neanche nessuna possibilità di sopravvivere.

Quello che sogno se penso al mio futuro è prima di tutto imparare l’italiano, trovare un lavoro e poter restare a cagliari.
In poche parole quello che sogno è di avere una possibilità. (Ali')

 

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J’avais 23 ans quand j’ai décidé de quitter mon village et ma famille et de partir pour Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, où je croyais avoir plus de possibilités de travail. J’ai commencé à travailler comme mécanicien de motos et je suis resté un an à Ouagadougou. À la fin de l’année 2014, il y a eu le coup d’état et après 27 ans de pouvoir le gouvernement de Blaise Compaore est tombé. Je suis retourné dans mon village pour chercher ma famille. Tout avait été détruit, les maisons, les rues, le village avait été dévasté. Mon père avait été tué et, depuis ce jour, je n’ai plus eu de nouvelles de ma sœur jumelle, de mon frère et de ma mère. Ma vie et ma famille avaient disparu. J’étais en train de perdre la tête à la recherche de mes êtres chers, peut-être s’étaient-ils échappés, ou peut-être avaient-ils été faits prisonniers, ou peut-être étaient-ils morts, ces doutes me rendaient fou.

Un ami de mon père, me voyant désespéré et sans but, m’a dit « c’est le moment de partir, sinon ils te tueront toi aussi ou alors tu deviendras fou à la recherche de tes proches ». Il m’a prêté de l’argent pour que je puisse avoir une possibilité : à partir de ce moment mon voyage a commencé.
J’ai pris une voiture et je suis parti vers Niamey, la capitale du Niger. Je voulais rester en Afrique, je ne voulais pas m’en aller même si je ne savais pas encore où aller.
J’ai passé deux mois très durs au Niger, je ne comprenais pas leur langue, l’hausa, et le français qu’ils parlaient était différent de celui que j’avais appris. J’ai trouvé une bergerie où en échange du travail avec les animaux j’étais logé et nourri, mais je n’étais pas payé et mon argent se terminait.
J’ai décidé alors d’aller en Libye, mais je n’étais toujours pas sûr de ma destination. Le premier jour où j’ai mis le pied en Libye, j’ai été arrêté parce que je n’avais pas de papiers et j’ai passé six mois en prison.

Nous étions 37 personnes dans une cellule, que des hommes, parmi lesquels seul un jeune homme venait du Burkina Faso et comprenait ma langue. On nous distribuait un morceau de pain deux fois par jour et chaque matin on était frappés violemment par deux gardes. Un jour, quasiment sans motif, les gardes se sont lassés de nous tenir enfermés et nous ont libérés en nous laissant dans le désert : beaucoup d’entre nous sont morts. Alors que nous étions sur le point de perdre espoir, un homme est passé en voiture, a pris cinq d’entre nous et nous a emmenés dans sa ferme pour travailler avec les animaux. Il a payé un médecin et a fait soigner nos blessures de la prison et du désert.
Une nuit est arrivée une voiture, j’ai demandé « où allez-vous ? » et ils m’ont répondu « Monte ». Je n’avais aucune idée de l’endroit où nous irions et de ce qui se passerait. Arrivés à un port, on nous a fait monter sur une petite embarcation. Nous étions environ une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants. Nous n’avions ni eau ni nourriture et nous avons navigué pendant des jours.
Alors que la situation devenait tragique nous avons été sauvés par un bateau norvégien et après 3 jours de navigation nous sommes arrivés à Cagliari.
Depuis que je suis dans cette ville trois mois sont passés, j’ai perdu les contacts avec mes compagnons de voyage, mais je suis heureux, Cagliari me plaît. Ici mes droits sont respectés, j’ai un permis de séjour provisoire et je suis un « demandeur d’asile ».
J’ai un endroit où dormir, on me donne à manger et je dispose de 75€ par mois.
Je n’ai pas l’intention de retourner dans mon pays, mon père est mort, je n’ai aucune idée de l’endroit où peut se trouver le reste de ma famille et il y a encore de la violence et de la répression. Si je reviens je n’ai personne ni aucune possibilité de survivre.
Ce dont je rêve quand je pense à mon futur, c’est avant tout d’apprendre l’italien, de trouver un travail et de pouvoir rester à Cagliari.
En un mot, ce dont je rêve, c’est d’avoir une possibilité. (Ali')

Valentina Bifulco e Giuseppa Salidu